16.02.10
Le Courrier
Danse cosmique au Galpon
Cécile Dalla Torre



Le compositeur de musique électronique Pol et le danseur et chorégraphe Louis-Clément Da Costa incarnent à eux deux l'essence même du festival Antigel, qui fait fusionner musique et danse de manière symbiotique dans certains projets. Créé pour le festival, Axis Mundi, à voir ­encore ce soir au Galpon, est de ceux-là. Après une collaboration sur le thème ludique du jeu vidéo en 2013, ils reviennent en force et en puissance dans une pièce chorégraphique pour quatre danseurs, aussi physique ­qu'atmosphérique. Si l'idée qui la sous-tend intrigue – les ­observatoires astronomiques construits en Inde au début du XVIIIe siècle pour prévoir les éclipses –, celle-ci a inspiré les danseurs, au propre comme au figuré. Dans la boîte noire du théâtre, Louis-Clément da Costa (qui a dansé pour Gilles Jobin ou Alain Platel), Narendra Patil, Rakesh Sukesh et Mohamed Toukabri défient les lois de la pesanteur sous une couronne de projecteurs, sorte d'anneau galactique et de lumière qui les relie au pôle céleste.

En cercle autour des danseurs vêtus de noir, on pénètre dans le mouvement cosmique qu'ils forment à eux quatre, soudés dans un amas stellaire ou ­dispersés aux quatre points cardinaux et mus par une énergie insaisissable. Ils se posent parfois à l'unisson dans une lente oscillation, s'éclipsent du champ de vision ou poursuivent leur rotation dans une gestuelle concentrique où leur mise en orbite les extrait de la surface terrestre. Sur une ­musique stellaire, Axis Mundi transporte dans un autre ­espace-temps. Un voyage ­sidéral et sidérant.

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