Le Courrier
14.12.2011
PRÉSENCES ELECTRONIQUES (GE)
L'Acousmonium, envoûtant!
Le son diffusé en 3D par l'Acousmonium de l'INA-GRM (Groupes de recherches musicales de l'INA, Paris) a fait recette. La seconde édition genevoise de Présences Electroniques a attiré 1800 festivaliers, vendredi et samedi derniers au Théâtre de l'Alhambra et au Zoo de l'Usine. Un rendez-vous placé sous le signe de l'écoute captive, immergée dans un son spatialisé via une batterie de hautparleurs au design chic et à la gamme de fréquences étendue. A l'Alhambra, confortablement assis, voire affalé, dans la pénombre zébrée de longues diodes colorées imitant les rayons lasers, le public s'est laissé envoûter. Tous les artistes invités n'ont pas joué avec le même bonheur le jeu de la spatialisation 3D – manque d'imagination ou de temps pour s'acclimater à l'Acousmonium? L'OEil écoute, oeuvre composée il y a quarante ans par le Français Bernard Parmegiani et interprétée en ouverture par Christian Zanési (directeur artistique du GRM), a remporté tous les suffrages: d'une modernité et d'une qualité sonore inouïes. On n'en dira pas autant des interventions du Suisse Martin Neukom – dur, mathématique – ou de l'Allemand Wolfgang Voigt: entre nappes à la Vangelis et chaos polyphonique, son Rückverzauberung s'est avéré incohérent et démonstratif. Beaucoup plus simples et ludiques, les Genevois Olga Kokcharova – avec ses sons concrets, notamment aquatiques, parfaitement spatialisés – et POL avec ses rythmes piquants, voire dansants, ont fait souffler un vent de fraîcheur sur le festival. Au Zoo de l'Usine, après les concerts, des «live» et DJ-sets diffusés en quadriphonie ont enflammé le dancefloor. Pour accueillir l'Acousmonium en 2012, Présences Electroniques ne pourra pas compter sur l'Alhambra, en rénovation. Les organisateurs disent être «sur une piste». A suivre. RMR
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